Dans les allées du Salon du mariage de Pau, ce week-end, nul ne se montrait hostile, à commencer par Robert Lamarque, responsable du magasin de prêt à porter indépendant Challenger boutique, rue des Cordeliers, à Pau. « S'ils se présentent, je les servirai avec plaisir. Ce que nous voulons, c'est que les clients soient heureux. Je n'ai aucune idée reçue sur la question. Chacun fait ce qu'il veut, cela ne me dérange pas. Par contre, j'apprécie modérément l'hostilité que montrent certains à l'égard de ce projet. On voudrait enlever une part de liberté chez les gens. Chacun peut vivre sa sexualité et son amour comme il le veut. Une vie de reclus, ce n'est pas intéressant. »
Dans sa boutique homme, qui distribue en exclusivité les marques les plus chics comme Christian Lacroix, nul doute que les mariés trouveront costumes et cravates à leur goût.
Idem chez Alice Springs, une enseigne bayonnaise présente au salon palois. « J'ai déjà servi des clientes qui allaient se pacser et qui plaisantaient sur l'idée du mariage. Si l'occasion se présente, on pourra associer une robe de mariée princesse contemporaine bohème et un tailleur coloré, par exemple. Vous savez, je suis tellement surprise des demandes des clientes parfois, que l'on s'adapte à tout. L'essentiel, c'est que la robe reflète la personnalité. La profession, même si certains sont contre, n'y verra que son intérêt. Sur le fond, le mariage pour tous ne me dérange pas. Ce qui me pose question, c'est la procréation, car jusqu'à présent, elle est utilisée médicalement pour les gens qui en ont besoin », explique Isabelle André, la responsable de la boutique de créateurs.
« Être ouvert à la différence »
À quelques encablures des exposants de vêtements se trouvent le Béarnais Sébastien Croquefer et son équipe du Filmaton. Leur activité consiste à installer une cabine vidéo lors d'un mariage. Les invités défilent, chantent une chanson, disent des messages, le tout est filmé, enregistré, monté et finit en DVD pour les mariés. Sébastien offrira volontiers ses services à un couple homo. « On ne fait aucune ségrégation. Je suis à fond pour ce texte. Je préfère voir des enfants heureux avec des parents homos que des enfants malheureux avec des hétéros. J'interviens dans une maison d'éducation où les enfants sont placés. Ça fait mal au cœur de voir des enfants battus. »
Enfin, Fred Dumas et Noële Tietze, du groupe palois Les Allumettes, aimeraient bien chanter ses chansons d'autrefois pour des couples homos. « Les chansons d'autrefois de Ferré, Bourvil, Fréhel, Vian, Piaf sont très ouvertes, très militantes. On est dans un monde où il faut être ouvert à la différence, aux origines de chacun. »
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